Gérer son stress et ses émotions en situation d'urgence, ou dans des circonstances inconnues, ou pour surmonter peurs & blocages .... comment?
L'entraînement et la sophrologie (partie 1)
Faire évoluer des comportements automatiques n'est pas « magique », surtout quand il s'agit de peurs bien ancrées parfois même « irraisonnées ».... ou de croyances qui paralysent, nous font choisir la procrastination plutôt que l'inconfort du changement...
Ceux sont toutes ces petites choses qui façonnent, à l'instar des stalagmites – gouttes après gouttes – notre manière d'agir ou de non agir...
Alors que faire ?
Comment faire ?
Comment changer de positionnement pour ne plus se laisser imprégner de la même façon par ces gouttes...
Nous sommes un être complexe, composé d'un assemblage de paramètres en interaction constante. Dans ce fonctionnement systémique, 3 processus me semblent essentiels dans la manière de
- nous positionner intérieurement et extérieurement
- et dans notre capacité à évoluer au travers d'un entraînement.
Mais avant de les aborder, j'aimerai utiliser un exemple pour illustrer ce que j'essaye d'expliquer dans les articles suivants.... d'après ce que j'en comprends...
Il y a quelques années, chez une amie, j'ai voulu monter à cheval dans son pré. Je ne savais pas vraiment me tenir à cheval.
Enfant j'avais pris 2 ou 3 cours mais au dernier, j'ai chuté, le pied coincé dans l'étrier, traînée sur le dos pendant quelques mètres.
Je n'ai jamais repris de cours après mais j'ai eu l'occasion de faire des ballades encadrées, dans une file de chevaux. Chez mon amie, le cheval a dû sentir mon stress et mon manque de maîtrise. Il est partit au trot. J'étais ballottée d'une fesse à l'autre, avec ce souvenir de ma première chute qui redevenait très présent...
J'ai profité d'un rebond pour m'éjecter du cheval. Je ne me souviens après que de m'être relevée sans blessures, juste avec une belle frayeur. J'ai réalisé après que j'avais fait « une roulade aïkido », celle que j'avais apprise et pratiquée au moins 2 fois par semaine pendant plusieurs années....
Ce n'est pas ma tête qui a pensée et décidée d'utiliser cette stratégie corporelle. Non, non !!! A part la décision intempestive et réactive de m'éjecter, la tête ne fonctionnait plus. C'est le corps qui a pris le relais pour refaire le mouvement engrammé dans mes muscles, mes os...
C'est un peu la même chose pour le stress. Ce n'est pas au moment même de la situation stressante, de conflit ou d'épreuve, qu'il faut essayer de faire sa technique... Nous pouvons quand même la pratiquer si nous ne sommes pas entièrement "pris" par notre tumulte intérieur..., En fait, c'est surtout en amont - en "situation ordinaire" - que le corps, les pensées et les émotions ont besoin d'être préparés.
Avec l'entraînement, nous allons à la rencontre de nos capacités, nos habiletés.... Tous ces potentiels dont nous n'avons peut-être pas encore conscience.
Bien sûr nous ne sommes pas tous dotés des mêmes ressources. Néanmoins, nous avons toujours la liberté et la possibilité de développer celles que nous connaissons déjà, et/ou d'en développer de nouvelles encore « endormies ».
Pour, dans certaines situations et conditions, les rappeler, les réveiller, les laisser s'exprimer comme cette « roulade aïkido ». Ainsi plutôt que d'utiliser cette expression : « enseigner c'est rabâcher »
Peut-être pourrions nous nous dire : « répéter c'est transformer »...
Et en sophrologie, comme pour de nombreuses autres pratiques, la transformation s'opère par la pratique : c'est par l'expérience qui se vit dans le corps, au travers des pratiques, qui permet d'aller à la rencontre des capacités, présentes en nous tous.
Dominique Nègre, sophrologue
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